samedi 4 août 2012

Et si on parlait de Koumbi Saleh!



Connaissez-vous Koumbi Saleh ? En avez vous déjà entendu parler? Certainement oui.

Eh bien Koumbi Saleh  était la capitale de l'empire du Ghana à partir du IVe siècle. Elle a été localisée au sud de l'actuelle Mauritanie, lors des fouilles archéologiques en 1913. C'était un entrepôt de sel et d'or qui servait de liaison avec l'Afrique du Nord.
Koumbi Saleh est située approximativement par 15°40’ Nord et 8°5 Ouest, à quelque 330 km. Au Nord de Bamako, 95 km. À l’Ouest-Nord-Ouest de Nara et 70 km. Sud Sud-est de Timbédra, selon la carte de reconnaissance au 1/500 000e du Service Géographique. 
On y parvient par Nara en passant par Karounga et Koumbi Dioufi. 

La piste est sableuse et mauvaise pendant les premiers kilomètres après Nara et, entre Karounga et Koumbi Dioufi, il faut franchir plusieurs hautes dunes fixées. Entre Koumbi Saleh et Timbédra, la piste est mauvaise surtout aux approches de Timbédra. C’est cette piste Nara-Timbedra qui assure pendant l’hivernage la liaison entre Nara et Néma, la route directe par le puits de Niout étant, alors par endroits trop boueuse. 
Koumbi Saleh, depuis la rectification de frontière de 1944 entre le Soudan et la Mauritanie, se trouve en Mauritanie et dépend du Cercle d’Aïoun el Atrouss (subdivision de Timbédra). La frontière du Soudan, fixée maintenant au 15030’ Nord dans la région, passe à quelque 20 km. Du Sud, vers Koumbi Dioufi.

 Au 11 e siècle, la population de Koumbi Saleh avoisinait  les 30 000 habitants. Elle aurait été prise en 1076  par le chef almoravide Abu Bahr. Après la décadence de l'empire du Ghana, elle tombe aux mains de Soumaoro Kanté (1190-1235), roi du Royaume  de Sosso. Vers  1240, l'empereur du Mali Sundjata Keita s'en empare et la détruisit. 

Description de la ville.

Les ruines s’élèvent en plein Sahel dans le Hodh, assez au Sud de l’Aouker, dont les grandes dunes ne commencent qu’à 100 km. au Nord. Ici, plus de dunes vives, mais des dunes fixées couvertes de graminées et d’épineux qui prennent parfois, comme c’est le cas près des mares, la proportion de grands arbres. 
Quelques baobabs des schistes quasi-horizontaux affleurent sur de grandes étendues tout autour, formant un relief très mou avec vallonnements à très grand rayon de courbure et des dépressions retenant les eaux d’hivernage. De nombreuses mares parsèment le pays (Koumbi, Sokobi, Fany, Zegha, Bou Hofra, etc..). Tout ce système s’écoule par une très faible pente vers le Nord.
La région est un terrain de parcours de nomades et l’habitat des sédentaires ne commence qu’à quelques kilomètres au Sud. La ville était bâtie sur une butte dont le sommet est à 15 m. environ au-dessus du niveau des sols marécageux voisins et qui devrait être beaucoup plus basse au moment de la construction : ce sont les ruines accumulées qui lui donnent sa hauteur actuelle.

Témoignage :
En 1067, le géographe arabe EL - Békri s'était rendu à Koumbi, où des commerçants arabes avaient leur propre quartier. Il décrit la ville :
« Ghâna se compose de deux villes situées dans une plaine. Celle habitée par les musulmans est très grande et renferme douze mosquées, dans lesquelles on célèbre la prière du vendredi. Toutes ces moquées ont leurs imams, leurs muezzins et leurs lecteurs salariés. La ville possède des jurisconsultes et des hommes remplis d’érudition. Dans les environs se trouvent plusieurs puits d’eau douce, qui fournissent la boisson des habitants et auprès desquels on cultive des légumes.
« La ville habitée par le roi est à six milles de celle-ci. Le territoire qui les sépare est couvert d’habitations. Les édifices sont construits avec des pierres et du bois d’acacia. La demeure du roi se compose d’un palais et de plusieurs huttes aux toits arrondis et la circonférence est entourée d’une clôture semblable à un mur.
« La ville du roi est entourée de huttes, de massifs d’arbres et de bosquets, qui servent de demeures aux mages de la nation, chargés du culte religieux ; c’est là qu’ils ont placé leurs idoles et les tombeaux de leurs souverains. Des hommes préposés à la garde de ces bois empêchent qui que se soit d’y entrer ou de prendre connaissance de ce qui s’y passe. C’est là aussi que se trouvent les prisons du roi. Dès qu’un homme y est enfermé, on n’entend plus parler de lui. »
El-Bekri décrit aussi le roi et sa cour ;
« Le roi se pare, comme les femmes, avec des colliers et des bracelets, porte pour coiffure plusieurs bonnets dorés, entourés d’étoffes de coton très fin. »
« Quand il donne audience au peuple, afin d’écouter ses griefs et y remédier, il s’assied dans un pavillon autour duquel sont rangés six chevaux caparaçonnés d’or ; derrière lui se tiennent dix pages pourtant des boucliers et des épées montées en or ; à sa droite sont les fils des princes de son empire, vêtus d’habits magnifiques et ayant les cheveux tressés d’or.
« Le gouverneur de la ville est assis par terre devant le roi, et tout autour se tiennent les vizirs dans la même position. La porte du pavillon est gardée par des chiens d’une race excellente qui ne quittent presque jamais le lieu où se tient le roi ; ils portent des colliers d’or et d’argent garnis de grelots. La séance est ouverte par le bruit d’un tambour, nommédéba, formé d’un long morceau de bois creusé. Lorsque les coreligionnaires du roi paraissent devant lui, ils se mettent à genoux et se jettent de la poussière sur la tête pour le saluer. Le roi de Ghâna peut mettre en campagne deux cent mille guerriers, dont plus de quarante mille armés d’arc et de flèches. »





Sources : www.Wikipédia.fr;  www.mr.refer.org