Connaissez-vous Koumbi Saleh ? En avez
vous déjà entendu parler? Certainement oui.
Eh bien Koumbi Saleh était la
capitale de l'empire du Ghana à partir du IVe siècle. Elle a été localisée au
sud de l'actuelle Mauritanie, lors des fouilles archéologiques en 1913. C'était
un entrepôt de sel et d'or qui servait de liaison avec l'Afrique du Nord.
Koumbi Saleh est située
approximativement par 15°40’ Nord et 8°5 Ouest, à quelque 330 km. Au Nord de
Bamako, 95 km. À l’Ouest-Nord-Ouest de Nara et 70 km. Sud Sud-est de Timbédra,
selon la carte de reconnaissance au 1/500 000e du Service
Géographique.
On y parvient par Nara
en passant par Karounga et Koumbi Dioufi.
La piste est sableuse
et mauvaise pendant les premiers kilomètres après Nara et, entre Karounga et
Koumbi Dioufi, il faut franchir plusieurs hautes dunes fixées. Entre Koumbi
Saleh et Timbédra, la piste est mauvaise surtout aux approches de Timbédra. C’est
cette piste Nara-Timbedra qui assure pendant l’hivernage la liaison entre Nara
et Néma, la route directe par le puits de Niout étant, alors par endroits trop
boueuse.
Koumbi Saleh, depuis la
rectification de frontière de 1944 entre le Soudan et la Mauritanie, se trouve
en Mauritanie et dépend du Cercle d’Aïoun el Atrouss (subdivision de Timbédra).
La frontière du Soudan, fixée maintenant au 15030’ Nord dans la région, passe à
quelque 20 km. Du Sud, vers Koumbi Dioufi.
Au 11 e siècle, la population de Koumbi
Saleh avoisinait les 30 000 habitants. Elle aurait été prise en 1076
par le chef almoravide Abu Bahr. Après la décadence de l'empire du Ghana,
elle tombe aux mains de Soumaoro Kanté (1190-1235), roi du Royaume de
Sosso. Vers 1240, l'empereur du Mali Sundjata Keita s'en empare et la
détruisit.
Description de la ville.
Les
ruines s’élèvent en plein Sahel dans le Hodh, assez au Sud de l’Aouker, dont
les grandes dunes ne commencent qu’à 100 km. au Nord. Ici, plus de dunes vives,
mais des dunes fixées couvertes de graminées et d’épineux qui prennent parfois,
comme c’est le cas près des mares, la proportion de grands arbres.
Quelques
baobabs des schistes quasi-horizontaux affleurent sur de grandes étendues tout
autour, formant un relief très mou avec vallonnements à très grand rayon de
courbure et des dépressions retenant les eaux d’hivernage. De nombreuses mares
parsèment le pays (Koumbi, Sokobi, Fany, Zegha, Bou Hofra, etc..). Tout ce
système s’écoule par une très faible pente vers le Nord.
La région
est un terrain de parcours de nomades et l’habitat des sédentaires ne commence
qu’à quelques kilomètres au Sud. La ville était bâtie sur une butte dont le
sommet est à 15 m. environ au-dessus du niveau des sols marécageux
voisins et qui devrait être beaucoup plus basse au moment de la
construction : ce sont les ruines accumulées qui lui donnent sa hauteur
actuelle.
Témoignage :
En 1067, le géographe arabe EL - Békri s'était
rendu à Koumbi, où des commerçants arabes avaient leur propre quartier. Il
décrit la ville :
« Ghâna se compose de deux villes situées dans
une plaine. Celle habitée par les musulmans est très grande et renferme douze
mosquées, dans lesquelles on célèbre la prière du vendredi. Toutes ces moquées
ont leurs imams, leurs muezzins et leurs lecteurs salariés. La ville possède
des jurisconsultes et des hommes remplis d’érudition. Dans les environs se
trouvent plusieurs puits d’eau douce, qui fournissent la boisson des habitants
et auprès desquels on cultive des légumes.
« La ville habitée par le roi est à six milles de
celle-ci. Le territoire qui les sépare est couvert d’habitations. Les édifices
sont construits avec des pierres et du bois d’acacia. La demeure du roi se
compose d’un palais et de plusieurs huttes aux toits arrondis et la
circonférence est entourée d’une clôture semblable à un mur.
« La ville du roi est entourée de huttes, de
massifs d’arbres et de bosquets, qui servent de demeures aux mages de la
nation, chargés du culte religieux ; c’est là qu’ils ont placé leurs
idoles et les tombeaux de leurs souverains. Des hommes préposés à la garde de
ces bois empêchent qui que se soit d’y entrer ou de prendre connaissance de ce
qui s’y passe. C’est là aussi que se trouvent les prisons du roi. Dès qu’un
homme y est enfermé, on n’entend plus parler de lui. »
El-Bekri décrit aussi le roi et sa cour ;
« Le roi se pare, comme les femmes, avec des
colliers et des bracelets, porte pour coiffure plusieurs bonnets dorés,
entourés d’étoffes de coton très fin. »
« Quand il donne audience au peuple, afin
d’écouter ses griefs et y remédier, il s’assied dans un pavillon autour duquel
sont rangés six chevaux caparaçonnés d’or ; derrière lui se tiennent dix
pages pourtant des boucliers et des épées montées en or ; à sa droite sont
les fils des princes de son empire, vêtus d’habits magnifiques et ayant les
cheveux tressés d’or.
« Le gouverneur de la ville est assis par terre
devant le roi, et tout autour se tiennent les vizirs dans la même position. La
porte du pavillon est gardée par des chiens d’une race excellente qui ne
quittent presque jamais le lieu où se tient le roi ; ils portent des
colliers d’or et d’argent garnis de grelots. La séance est ouverte par le bruit
d’un tambour, nommédéba, formé d’un long morceau de bois creusé. Lorsque
les coreligionnaires du roi paraissent devant lui, ils se mettent à genoux et
se jettent de la poussière sur la tête pour le saluer. Le roi de Ghâna peut
mettre en campagne deux cent mille guerriers, dont plus de quarante mille armés
d’arc et de flèches. »
Sources : www.Wikipédia.fr; www.mr.refer.org